Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue pour une année exaltante de découverte du continent Nord-Américain et de ses attraits, du moins c'est ce que dit le programme...

jeudi 18 novembre 2010

Ma troisième année à bord de l'Adirondack

Bonjour chers voyageurs virtuels et bienvenus à bord de l'Adirondack, seconde (et pour l'instant dernière) étape de mon périple ferroviaire. Tout d'abord, un peu de géographie et de mise en contexte.



Comme son nom l'indique, ce train de la compagnie Amtrak (appartenant à l'État fédéral, eh oui c'est possible !) traverse les montagnes du même nom, réputées pour leurs couleurs de l'automne et leurs sommets de plus de 1000 mètres ce qui est plutôt rare pour la région. Même pour certains Canadiens, qui sont pourtant loin d'être mal dotés en la matière, les Adirondacks offrent parmi les plus belles couleurs automnales qu'il est possible de voir en Amérique du nord.
C'est pour cela que la ligne ferroviaire New York-Montréal est considérée comme une des plus intéressantes du pays au point de vue des paysages et constitue en soi une activité touristique.


Génial me direz-vous, quelle bonne idée d'avoir pris ce train !
Certes, mais le fait est que je n'étais absolument pas au courant de tout ce que je viens de raconter et que mon choix du train s'est surtout fait par dépit devant les tarifs prohibitifs du bus (vouloir réserver la veille n'est vraiment pas une bonne idée).

Après un lever bien difficile à 6h du matin, un petit déjeuner plus que rapide et une visite expresse du L Train new yorkais, me voila rendu à Penn Station. Si vous connaissez Grand Central Terminal et son hall majestueux et gigantesque, vous avez probablement une bonne image des gares new-yorkaises. Penn Station vous verrait certainement changer d'avis car la Gare Montparnasse (version actuelle) fait presque figure de Château de Versailles en comparaison.
S'il est difficile de distinguer les fresques du plafond de Grand Central, il vous suffirait de tendre le bras pour toucher celui de Penn Station !



Première bonne surprise après avoir embarqué depuis un sinistre quai souterrain, les sièges sont confortables, c'est même mieux qu'un TGV en 2e classe. J'ai vite compris que c'était un paramètre indispensable car le voyage dure bien 12h. Avec 600 km à parcourir, cela donne une moyenne d'environ 50km/h, après un passage chez le docteur Fuentes, L. Armstrong aurait sans doute fait mieux à vélo.
C'est à bien des égards une allure frustrante, bien assez rapide pour rendre les photos floues, sans donner au voyageur une impression de vitesse capable de le satisfaire.




Le départ de New York vers 8h30 est tout à fait intéressant, on longe la rive gauche de l'Hudson River jusqu'à être sortis de la ville après le passage de la Harlem River puis du pont Georges Washington, moins connu que certains de ses collègues mais tout aussi impressionnant.



Malgré les bébés pleurant, comme d'habitude, sans raison apparente, on entre vite dans l'ambiance du voyage ferroviaire.





La vallée de l'Hudson, ses nombreux ponts spectaculaires (c'est obligatoire vu la largeur du fleuve) et les manoirs des riches familles américaines entourés de forêts orangées étaient un très beau spectacle. Une descente de la vallée du Rhône à 300 km/h n'a rien de comparable.
Malheureusement, j'étais assis de l'autre côté du train, je n'ai aucune photo pour appuyer mes dires et il faudra me croire sur parole.




Au bout d'un moment, Albany, la capitale de l'État de New York apparaît aux fenêtres, je ne me souviens plus si le train s'est arrêté mais rien dans cette ville n'a spécialement retenu mon attention hormis les grands buildings du centre ville, l'édifice parlementaire et un nombre considérable d'usines abandonnées à la périphérie.


L'Adirondack continua tranquillement son cheminement traversant des hauts lieux de la guerre d'indépendance comme Saratoga et Ticonderonga, qui se sont en fait révélés être de charmantes mais petites bourgades.





De mon côté, des marais de plus en plus vastes annonçaient l'arrivée vers le lac Champlain, nommé d'après Samuel de, dont j'aurai sans doute l'occasion de reparler. À gauche, les montagnes assez hautes se déployaient à proximité de l'eau. Malheureusement, je n'ai eu pas l'opportunité de voir Champ, sorte de monstre du Loch Ness américain, censé vivre dans ces eaux qui séparent l'État de New York du Vermont.




Alors que je ne me lassais pas encore des paysages tour à tour champêtres ou quasi maritimes vu la largeur impressionnante du lac, le train s'est arrêté au coucher du soleil. Nous étions au milieu de nulle part, mais ce nulle part était la frontière canadienne. Même si l'Adirondack n'a que 4 ou 5 voitures, il a fallu plus d'une heure pour que les deux douaniers finissent par nous laisser repartir, en pleine nuit.


Quelques dizaines de minutes plus tard, la présence de trains de banlieue signala notre arrivée à Montréal vers 20h30. La ville était plongée dans un épais brouillard ; malgré le froid, ce fut un plaisir de marcher trois kilomètres pour rejoindre mes chers géniteurs.
C'est pourquoi, même avec des paysages magnifiques, il convient de bien réfléchir avant de s'embarquer pour un voyage en train qui à bien des moments m'a paru interminable !