Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue pour une année exaltante de découverte du continent Nord-Américain et de ses attraits, du moins c'est ce que dit le programme...

mardi 25 janvier 2011

Québec (en français dans le texte)

L'avantage d'une troisième année au Canada est qu'elle permet de découvrir un pays plein de contrastes d'un endroit à l'autre. Il y a quelques jours, je parlais de Toronto, voyons ce soir une ville qui semble être pratiquement son opposé, Québec.



Pour éviter de confondre ville et province, les anglophones l'appellent Quebec City, ce qui est assez injuste pour le cœur de l'Amérique du nord francophone. Ayant traversé ses banlieues, pour me rendre à Tadoussac, je n'avais pas vu grand chose à mon premier passage si ce n'est un furtif aperçu de l'impressionnante chute de Montmorency. Plus loin, Sainte-Anne de Beaupré est également un endroit charmant mais dont je vous ai déjà parlé.



Cependant, j'ai eu la chance de pouvoir retourner passer une fin de semaine à Québec quelques mois plus tard. J'étais d'autant plus chanceux qu'une amie rencontrée à Sciences Po l'an dernier eut la gentillesse de m'accueillir dans sa sympathique famille.


Aller en bus d'Ottawa à Québec donne encore une démonstration de la taille du Canada puisqu'en partant en milieu d'après-midi, je ne fus pas sur place avant la fin de la soirée. Après d'agréables retrouvailles et une bonne nuit de sommeil, nous étions prêts à commencer la visite.


Toutefois, aller jusqu'au centre-ville prend un certain temps du fait de l'étalement urbain assez impressionnant de Québec.


C'est le paradoxe de cette cité dont les vieux quartiers font vraiment penser à une ville européenne avec parfois même des airs de villages bretons. Ces derniers possédent néanmoins rarement les immenses fresques murales de l'ancienne capitale de la Nouvelle-France. Visiter Québec est  donc une véritable bouffée d'air pur pour un Européen lassé de l'urbanisme rationalisé et routier du reste du continent.



Le Château Frontenac est le monument emblématique de la ville et est considéré comme l'un des hôtels les plus célèbres du monde (mais oui vous l'avez sans doute déjà vu quelque part). Je dois également reconnaître qu'il supplante le château Laurier d'Ottawa, bien que m'étant attaché à la silhouette de ce dernier.


Un peu plus loin, la citadelle surplombe les falaises du haut desquelles le site naturel de la ville apparaît dans toute sa beauté. Dans un tel panorama est expliqué le nom autochtone de la ville "l'endroit où le fleuve se resserre". En effet, bien que toujours très large, le Saint-Laurent n'a pas encore l'étendue colossale qu'il gagnera en aval de l'île d'Orléans, vers Tadoussac et son embouchure.


Un peu plus loin s'étend l'immense parc vallonné des plaines d'Abraham où la France perdit le Canada en quelques minutes le 13 septembre 1759. Ne vous inquiétez pas si vous n'en avez jamais entendu parler, la mémoire nationale n'aime sans doute pas s'attarder sur ce genre de déroute. En revanche au Québec, cette bataille reste un évènement historique fondamental.


En tant que capitale nationale du Québec, comme à Ottawa pour le Canada, on trouve de superbes musées. Le musée des Beaux arts du Québec présente essentiellement les artistes de la province et possède certaines œuvres incroyables comme les fresques de Jean-Paul Riopelle à la fois monumentales et originales.


Le musée de la civilisation (et non pas des civilisations comme à Gatineau) est moins impressionnant architecturalement que son homologue fédéral mais ses collections valent largement le détour.  D'une exposition sur l'eau à un espace analysant la possibilité d'une vie après la mort en passant par des présentations de légendes populaires québécoises, la visite est très instructive. La galerie sur les premières nations se révélant même passionnante avec l'animation d'une guide. Enfin des percussionnistes japonais tapant furieusement sur toute sortes d'objets à leur disposition assuraient un fond musical assez peu discret mais inattendu.


Le parlement du Québec ne ressemble guère à celui du Canada, et rappelle davantage des bâtiments français comme l'hôtel de ville de Paris. Très bien situé sur une hauteur, entouré d'un parc peuplé par les statues des hommes politiques de la province, une très belle fontaine, récemment installée mais malheureusement arrêtée complète depuis peu le lieu.


Les salons rouge et bleu dans lesquels siège l'assemblée nationale sont probablement plus majestueux qu'à Ottawa. Le protocole qui est très élaboré est symbolisé par une énorme masse représentant l'autorité royale dans le parlement. En effet, au Québec aussi Elizabeth II reste chef de l'État ce qui ne semble pas plaire à tout le monde.
La bibliothèque parlementaire est une grande galerie lumineuse présentant une curiosité géologique surprenante, un coquillage fossile incrusté dans l'une des colonnes de marbre.


Enfin, aller écouter un chanteur québécois reconnu, Daniel Bélanger, au Grand Théatre du Québec fut comme une cerise sur le gâteau pour ce séjour court mais mémorable. Voici le concert résumé avec beaucoup de talent journalistique.


En guise de conclusion, j'adapterai la célèbre phrase de Arthur Buies, "quiconque à vécu à Québec veut y mourir" en "quiconque a visité Québec veut y revenir".