Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue pour une année exaltante de découverte du continent Nord-Américain et de ses attraits, du moins c'est ce que dit le programme...

lundi 10 janvier 2011

Le Niagara et ses chutes

Attention mes amis, voici qu'arrive un des plus spectaculaires trésors naturels parmi les nombreux que possède le Canada. D'ailleurs, le terme de possession n'est pas très approprié car les chutes du Niagara font partie de la frontière avec les États-Unis. Les deux pays les gèrent donc conjointement comme des copropriétaires avec la route conduisant à leurs garages. Cependant, comme toujours l'un des deux dispose d'une situation plus favorable. Par chance, c'est le Canada qui bénéficie au mieux des chutes comme nous allons maintenant le voir.


Pour en arriver là en partant de Toronto, il faut d'abord traverser les paysages tantôt campagnards, tantôt industriels du sud de l'Ontario. La destination est la ville jumelle de Niagara Falls qui porte le même nom des deux côtés de la frontière. Stupide me direz vous ? Peut être, mais imaginez l'incident diplomatique que provoquerait le choix de la ville et donc du pays devant renoncer à cette appellation prestigieuse source de nombreux revenus touristiques. C'est donc bien de Niagara Falls, Ontario que parlera cet article.

En débarquant de l'autobus à deux étages, on se rend vite compte que la gare se situe dans un quartier périphérique, loin de toute cascade. Cependant, cela permet de voir le Niagara en aval, une très jolie rivière coulant paisiblement entre deux falaises.





J'imagine que le Department of Homeland Security se félicite d'une telle barrière naturelle, même avec beaucoup d'entrainement acquis à la frontière sud du pays, les Mexicains auraient bien du mal à entrer aux États-Unis en empruntant ce petit détour par le nord.
Concernant toute accusation d'avoir retouché mes photos pour donner une belle teinte émeraude à la rivière, je démens formellement (ce qui ne sera pas toujours le cas) toute utilisation intempestive de Photoshop Elements 4.



Le Niagara a réellement cette jolie couleur pour une raison qui m'est à ce jour inconnue.
L'avantage d'arriver à 5 kilomètres de l'objectif est qu'on entend progressivement un grondement, on aperçoit ensuite une colonne de fumée. Après avoir contemplé plusieurs ponts et vu de jolies maisons, les chutes semblent s'annoncer.



Les premières sont entièrement américaines et coulent d'une falaise toute droite pour aller s'écraser plusieurs dizaines de mètres plus bas sur un épais lit de rochers. À droite, on remarque un mince filet d'eau appelé le voile de la mariée. C'est officiellement la troisième chute du Niagara, mais vu son débit, il serait plus honnête de dire qu'il y a 2 chutes et demi.



Déjà, c'est un site très impressionnant qui justifie amplement une visite depuis Toronto mais pas une longue réputation mondiale.


En marchant quelques centaines de mètres supplémentaires, la Horseshoe Falls se dévoile en partie derrière un épais nuage qui provoque des arcs en ciel dès que le soleil apparait. Ce sont chutes canadiennes qui viennent à l'esprit lorsqu'on évoque ce lieu sur d'autres continents.




Cette cascade est absolument incroyable, et je ne suis pas le premier à le dire puisque ce lieu attirait déjà des visiteurs plus ou moins illustres alors que le tourisme était encore une vague idée. Depuis, elle continue à reculer (devinez qui a creusé le mur anti-mexicain il y a 10 000 ans) et son débit doit être régulé en amont pour limiter l'érosion auparavant supérieure à un mètre par an.



Sur plusieurs centaines de mètres, le Niagara tombe allègrement jour et nuit, de façon très bruyante donnant un fond sonore continu aux environs. L'été de petits bateaux permettent de s'approcher au plus près mais en hiver, les embarcations restent bien à l'abri sur les rives. De très beaux points de vue sont heureusement là pour profiter du spectacle et s'approcher à quelques mètres de l'abîme.


Si certains de vos amis ont une âme intrépide ou plus probablement inconsciente, vous pouvez leur suggérer une petite descente aquatique, ils ne seront pas les premiers et même des enfants y ont (parfois) survécu. Cependant, même en cas de réussite, c'est à dire de fractures multiples, ce plongeon reste tout à fait illégal et si par malheur vous êtes repêché du côté américain, d'importants frais de santé sont à prévoir car ce genre d'accident n'est sans doute pas prévu dans l'Obamacare.




Il est par ailleurs possible de descendre au pied des chutes et de passer derrière elles dans des tunnels dans lesquels on ne peut accéder qu'avec de jolis déguisement de poussins. Là encore, le flot est d'une puissance étonnante qui ne donne pas envie de l'utiliser comme douche, toute massante qu'elle puisse être.


Niagara Falls, c'est aussi une ville axée autour des divertissements les plus tapageurs et vulgaires, si le buffet du casino est très bon et bien fourni, le spectacle de personnes âgées seules jouant frénétiquement devant des bandits manchots est assez pathétique. Les éclairages improbables de certaines rues font de Niagara un mini Las Vegas canadien où la vie culturelle n'est pas l'atout majeur du lieu.



Enfin, avant de partir, ne pas voir les chutes au coucher du soleil est impardonnable, de même qu'attendre leur disparition progressive dans l'obscurité avant que de puissants projecteurs ne les illuminent.




Quitter ce lieu unique est peut être difficile, dans mon cas, le froid polaire et les rafales de vent glacial simplifièrent grandement cette démarche. Après tout il reste encore beaucoup à voir et je fais le pari que les chutes du Niagara font partie des endroits que l'on revoit avec plaisir, sans pouvoir être blasé par cette œuvre naturelle.